Home / Élevage / Élevage Avicole / Alimentation des volailles : formules d’aliments pour optimiser la production

Alimentation des volailles : formules d’aliments pour optimiser la production

volailles

L’alimentation des volailles est un facteur déterminant dans la réussite de tout élevage, qu’il s’agisse de poulets de chair, de poules pondeuses ou d’autres espèces aviaires. Une ration bien équilibrée influence directement la croissance, la ponte, la santé et la rentabilité de l’exploitation. Entre les aliments industriels formulés en usine et les ressources locales disponibles à la ferme, l’éleveur doit trouver le juste équilibre pour optimiser ses coûts tout en garantissant la performance de son cheptel.

Dans cet article, nous allons explorer en détail :

  • Les besoins nutritionnels des volailles à différents stades de croissance.
  • Les formules d’alimentation équilibrées adaptées aux poulets de chair et aux pondeuses.
  • La comparaison entre aliments locaux et aliments industriels.
  • Le rôle des suppléments minéraux, vitaminiques et protéiques.
  • Des recettes pratiques d’aliments faits maison pour réduire les coûts.

1. Comprendre les besoins nutritionnels des volailles

Avant de parler de formules d’aliments, il est essentiel de comprendre les exigences nutritionnelles des volailles, qui varient selon l’espèce, l’âge et l’objectif de production (viande ou œufs).

a) Les protéines

  • Les protéines sont indispensables à la croissance musculaire et à la production d’œufs.
  • Les poulets de chair en phase de démarrage nécessitent 20 à 22 % de protéines brutes, tandis que les pondeuses en production se contentent de 16 à 18 %.
  • Sources de protéines : soja, tourteau de coton, farine de poisson, luzerne, vers de terre, insectes.

b) L’énergie

  • L’énergie sert au métabolisme, à l’activité et à la production.
  • Elle provient essentiellement des céréales : maïs, blé, sorgho, orge.
  • Un manque d’énergie ralentit la croissance, un excès provoque de l’obésité et une baisse de productivité.

c) Les minéraux et vitamines

  • Calcium et phosphore : essentiels pour la solidité des os et la coquille des œufs.
  • Vitamine A : vision et croissance.
  • Vitamine D3 : assimilation du calcium.
  • Vitamine E : fertilité et système immunitaire.

d) L’eau : le nutriment oublié

  • Une volaille boit 2 fois plus d’eau que de nourriture.
  • L’eau doit toujours être propre, fraîche et disponible. Une eau souillée favorise les maladies digestives.

2. Les formules d’aliments pour poulets de chair

Les poulets de chair (broilers) sont élevés pour atteindre un poids commercial rapidement. Leur alimentation doit donc être riche en protéines et équilibrée en énergie.

a) Phase de démarrage (0 – 3 semaines)

  • Objectif : assurer une croissance rapide et renforcer l’immunité.
  • Formule type pour 100 kg d’aliment :
    • Maïs : 50 kg
    • Tourteau de soja : 35 kg
    • Son de blé : 5 kg
    • Farine de poisson : 7 kg
    • Premix minéral-vitaminé : 3 kg

Teneur : 22 % protéines, 2900 kcal/kg énergie métabolisable.

b) Phase de croissance (4 – 6 semaines)

  • Objectif : développer les muscles et augmenter le poids vif.
  • Formule type :
    • Maïs : 55 kg
    • Tourteau de soja : 30 kg
    • Son de blé : 7 kg
    • Farine de poisson : 5 kg
    • Premix : 3 kg

Teneur : 20 % protéines, 3000 kcal/kg.

c) Phase de finition (7 – 8 semaines)

  • Objectif : maximiser le poids avant l’abattage, améliorer le rendement carcasse.
  • Formule type :
    • Maïs : 60 kg
    • Tourteau de soja : 25 kg
    • Son de blé : 10 kg
    • Huile végétale : 2 kg
    • Premix : 3 kg

Teneur : 18 % protéines, 3200 kcal/kg.


3. Les formules d’aliments pour poules pondeuses

Les poules pondeuses ont des besoins différents car elles transforment l’aliment en œufs de manière régulière.

a) Phase de croissance (0 – 18 semaines)

  • Objectif : développer le squelette et préparer la ponte.
  • Alimentation riche en protéines et minéraux.

b) Phase de pré-ponte (18 – 20 semaines)

  • Augmenter progressivement le calcium pour préparer la formation des coquilles.

c) Phase de ponte (dès 20 semaines)

Formule type pour 100 kg d’aliment :

  • Maïs : 60 kg
  • Tourteau de soja : 20 kg
  • Son de blé : 10 kg
  • Coquilles d’huîtres broyées ou calcaire : 7 kg
  • Premix : 3 kg

Teneur : 17 % protéines, 2800 kcal/kg, calcium 3,5 – 4 %.


4. Aliments locaux vs aliments industriels

a) Aliments industriels

  • Avantages : équilibrés, disponibles, faciles à utiliser.
  • Inconvénients : coût élevé, dépendance vis-à-vis des fournisseurs.

b) Aliments locaux

  • Avantages : coût réduit, valorisation des produits agricoles de la région (maïs, manioc, sorgho, légumineuses, sous-produits agro-industriels).
  • Inconvénients : risque de déséquilibre nutritionnel si mal formulé, variabilité de qualité.

c) Stratégie optimale

  • Utiliser une base locale (maïs, son, tourteaux, herbes) et compléter avec un premix industriel.
  • Exemple : un mélange maison peut couvrir 70 % des besoins, le reste étant compensé par un complément industriel.

5. Suppléments et additifs pour optimiser la production

a) Suppléments protéiques

  • Farine de poisson, tourteau de soja, légumineuses.
  • Améliorent la croissance des poulets de chair.

b) Suppléments minéraux

  • Calcium : coquilles d’huîtres, calcaire broyé.
  • Phosphore : phosphate bicalcique.

c) Vitamines et oligo-éléments

  • Vitamines A, D, E, B-complex.
  • Oligo-éléments : zinc, cuivre, fer, manganèse.

d) Additifs zootechniques

  • Probiotiques : améliorent la flore intestinale.
  • Enzymes : facilitent la digestion des fibres et amidons.
  • Antioxydants : prolongent la conservation des aliments.

6. Recettes pratiques d’aliments faits maison

a) Formule pour poulets de chair (démarrage, 100 kg)

  • Maïs : 50 kg
  • Tourteau de soja : 30 kg
  • Farine de poisson : 7 kg
  • Son de blé : 10 kg
  • Premix : 3 kg

b) Formule pour poules pondeuses (100 kg)

  • Maïs : 60 kg
  • Tourteau de soja : 20 kg
  • Son de blé : 10 kg
  • Coquilles d’huîtres : 7 kg
  • Premix : 3 kg

c) Substituts économiques

  • Remplacer une partie du maïs par du manioc sec ou du sorgho.
  • Utiliser des légumineuses locales (pois, fèves, luzerne).

7. Bonnes pratiques de gestion alimentaire

  1. Distribuer les rations à heures régulières.
  2. Éviter les gaspillages en ajustant les mangeoires.
  3. Stocker les aliments dans un lieu sec et ventilé.
  4. Ajuster la ration selon l’âge et la saison.
  5. Toujours associer l’alimentation avec un suivi sanitaire rigoureux (vaccination, hygiène).

8. Impact économique de l’alimentation

  • L’aliment représente 60 à 70 % des coûts de production en aviculture.
  • Une alimentation équilibrée réduit les pertes, améliore le rendement carcasse et augmente la productivité des pondeuses.
  • Les élevages qui maîtrisent leurs formules alimentaires améliorent leur rentabilité et indépendance vis-à-vis du marché.

Conclusion

L’alimentation des volailles est bien plus qu’une simple distribution de maïs ou de son. C’est une science équilibrée, où chaque ingrédient joue un rôle précis. Entre les formules industrielles standardisées et l’utilisation d’aliments locaux, l’éleveur doit trouver le juste compromis pour assurer la croissance rapide, une bonne ponte, une excellente santé et une rentabilité durable.

En intégrant des suppléments adaptés et en respectant les formules nutritionnelles, il est possible de réduire les coûts tout en augmentant la productivité. L’avenir de l’aviculture repose sur des pratiques intelligentes, économiques et durables, où l’alimentation reste le levier principal de réussite.

Étiquetté :

Sign Up For Daily Newsletter

Stay updated with our weekly newsletter. Subscribe now to never miss an update!

Répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *