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Maladie de la jambe noire : protéger la qualité des plants de pomme de terre

Maladie de la jambe noire

La maladie de la jambe noire est l’une des principales causes de rejet des plants de pomme de terre en France. Pour mieux comprendre cette maladie et proposer des solutions de prévention, la FN3PT (Fédération nationale des producteurs de plants de pommes de terre) collabore avec l’Institut de biologie intégrative de la cellule (I2BC) du CNRS. Cette collaboration vise à améliorer le diagnostic moléculaire, à proposer de nouvelles pratiques culturales et à réduire les pertes économiques et agronomiques.

Les bactéries responsables

Les symptômes de la jambe noire sont provoqués par des bactéries des genres Pectobacterium et Dickeya. Ces micro-organismes produisent des enzymes capables de dégrader la pectine et la cellulose, composants essentiels des parois cellulaires, entraînant la pourriture des tiges et des tubercules.

Avec plus de 21 000 hectares cultivés et 630 000 tonnes de plants produits en 2023, la France se positionne comme le deuxième exportateur mondial de plants de pomme de terre. La qualité sanitaire de ces plants est garantie par un processus de certification, encadré par la réglementation française et européenne. Chaque année, 2 à 3 % de la production est rejetée pour cause de symptômes de jambe noire ou de pourriture molle.


L’absence de traitement curatif

À ce jour, il n’existe aucun traitement efficace contre la jambe noire. La lutte repose sur des mesures préventives :

  • Éliminer les plants et tubercules contaminés.
  • Soumettre les parcelles à des contrôles réguliers par les autorités compétentes.
  • Interdire la remultiplication des tubercules si plus de 1 % des tiges présentent des symptômes.

Diagnostic moléculaire et contrôle qualité

Depuis 2013, Denis Faure (CNRS) et Jérémy Cigna (Inov3PT) travaillent à :

  • Mieux comprendre les pathogènes Pectobacterium et Dickeya.
  • Développer des outils de diagnostic moléculaire, notamment la PCR quantitative, pour identifier et quantifier les bactéries tout au long du cycle de production.
  • Évaluer le risque selon les espèces présentes et proposer des solutions pour limiter les symptômes.

Vers des solutions de biocontrôle

Grâce à l’expertise en génomique bactérienne de l’I2BC, les chercheurs ont créé des bases de données génomiques pour Dickeya et Pectobacterium. Ces outils servent à développer des tests PCR précis, capables de détecter précocement les pathogènes et de mesurer leur charge dans les plants.

Parallèlement, les chercheurs explorent le biocontrôle, en utilisant des bactéries bénéfiques du microbiote de la pomme de terre pour bloquer la croissance de Pectobacterium et Dickeya. Plusieurs souches candidates ont été isolées et sont actuellement testées dans le cadre du plan Écophyto, soutenu par le ministère de la Transition écologique.

Cette approche combine l’expertise de terrain de la FN3PT avec les compétences académiques de l’I2BC, permettant de mettre au point des outils de détection précoces et des méthodes préventives efficaces. L’objectif est de garantir une production de plants de pomme de terre saine et de qualité, tout en renforçant la compétitivité de la filière française à l’international.


L’impact de la jambe noire

  • 21 000 ha cultivés en France.
  • 630 000 t de plants produits en 2023.
  • 2 à 3 % de la production rejetée pour symptômes de jambe noire ou pourriture molle.
  • Seuil critique : 1 % de tiges symptomatiques, au-delà duquel la remultiplication est interdite.
  • Pas de traitement curatif à ce jour : seule la prophylaxie est efficace.
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